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426 MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
car ils lui respondirent que leurs assemblées 11e se faisoient point de nuit* comme celles des Seize ; qu'ils ne s'assembloient point en cachette, mais en plain jour, pour ce qu'ils n'avoient rien à proposer que de bon et saint, et tendant au repos du public et soulagement du pauvre peuple;*que ce n'estoit à lui à qui ils par-loient, ni auquel ils deussent rendre conte de leurs actions, lesquelles ils justifieraient tousjours en plain midi, en presence de tout le monde. Et falut que le moine et ses gens se retirassent..
Ce jour, M. d'Aumale dit au duc de Maienne qu'il s'estonnoit comme il enduroit les prédicateurs prescher ce qu'ils preschoient, et les Seize parler comme ils faisoient : car il ne leur oiioit tenir autre langage que de sédition, et d'en estendre trois ou quatre mil morts sur le pavé, a Et qu'y pourries vous faire ?' dit le duc de « Maienne. — Qui, moi? respondit d'Omale. Je les « menerois à la guerre, puisqu'ils ont tant envie d'en cr manger; mais je les y mettrois a la pointe et à la a bouche du canon. — Cela ne se fait pas ainsi, dit le « duc de Maienne; M. lé légat ne sera pas de vostre « opinion. »
Ce jour mesme, l'aprés disnée, Le Vaier, referendaire en la chancelerie de Paris, accompagné de deux à trois cens bourgeois, alla chez le duc de Maienne lui demander la treufve ou la paix. Et pour ce que le dit duc de Maienne se trouvoit mal et avoit la goutte au bras, il fist sa requeste au nom de toute la compagnie, pour laquelle il portoit la parole, à messieurs de Lion et duc d'Elbœuf, qui leur firent fort bon visage, dirent que leur requeste estoit raisonnable, et qu'ils la feroient entendre à M. de Maienne. Quand ils entrerent, Senault
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